►
CONsommation ou
consommACTION
► Le tamis de la
manipulation
►
Le tamis de l'utilité
► Le tamis de l'éthique
►
Le tamis de l'écologisme
► Le tamis financier |
Après la dénonciation, l’action ! L’organisation dont la
bibliothécaire fait partie a comme ambition de
changer le système et notre vision du monde… Vaste programme
? Sans doute mais tout à fait à notre portée si l’on considère, avec
l’astrophysicien Hubert Reeves que le système est comme la
pollution: non pas un gros problème mais six
milliards de petits problèmes ! C’est d’ailleurs aussi cela
la trame du livre : libérer Samuel et Jean-Jacques de la gravité et
des conditionnements du système…L’énergie du système,
c’est l’argent et c'est une
excellente nouvelle ! Car qui détient l’argent sinon les
consommateurs ? Nous votons tous, tous les jours, à la faveur
de nos achats et si 10% seulement d’entre-nous devenaient
consommACTEURS, le signal envoyé vers les
financiers et les industriels serait déjà susceptible de les
ébranler. Alors, pour répondre à la demande, ils seraient
bien obligés de s'adapter...
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La remise en cause du système passe donc nécessairement par un
changement de nos habitudes de consommation. Demander aux autres de
changer sans rien changer à ses propres habitudes n’est ni
responsable ni réaliste. C’est à chacun d’entre-nous de faire
l’effort d’une consommation et d’un développement raisonné. C’est à
chacun d’entre-nous de prendre conscience que la croissance à tout
prix mène dans le mur.
Le Mendiant est un petit conte philosophique: nulle place dedans
pour des techniques! Pour ce qui suit, nous avons donc été
puiser dans la bibliothèque du Mendiant et plus précisément dans un
livre pratique intitulé: "L'Autre Choix: choisir la liberté et le
bien-être" de Benoît Saint Girons.
Attention: le style en est bien plus directif
et son objectif est bel et bien de changer nos habitudes de
consommation. J'invite donc les lecteurs qui ne souhaitent pas de
"leçons" de consommACTION ou qui souhaitent
continuer à consommer en toute irresponsabilité à changer de page...
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Dessin Jean Philippe Combaz pour
Satoriz
CON-sommation ou consommACTION ?
Nous vivons en effet dans une société où consommer, comme se nourrir
ou respirer, est considéré comme un besoin naturel et une source
d’épanouissement. Pour preuve, le lien supposé entre la consommation
et le moral des ménages : si je suis heureux, je vais logiquement
consommer davantage…
Logiquement ? N’est-ce pas plutôt lorsque les températures chutent
que la consommation d’énergie augmente ? N’est-ce pas lorsque nous
avons faim que nous mangeons le plus ? La règle économique se trouve
contredite par la loi naturelle : le vide appelle le plein; c’est
lorsque quelque chose nous manque que nous essayons de compenser. Au
contraire, pourquoi changer si je me sens bien ? Pourquoi consommer
si j’ai déjà l’essentiel ?
Le système n’a aucun intérêt au bien-être des individus.
Le malheur
est un fonds de commerce autrement plus rentable : la pauvreté nous
pousse à idéaliser l’argent, le cholestérol à consommer des régimes,
les rides à fantasmer sur les cosmétiques, la maladie à abuser des
pilules, les complexes à faire appel au coach, le besoin
d’intégration à suivre la mode, le mal-être à acheter un livre sur
le bien-être…
Suite au 11 septembre, de nombreux américains ont fait le serment de
mieux vivre, c'est-à-dire de vivre de manière moins matérialiste. Or
que constatons-nous ? En 2004, leur PIB a augmenté de 4,4%, une
progression record depuis 1999 qui s’explique en partie par le
dynamisme de la consommation des ménages (+ 3,8%). Il est vrai
qu’entre la guerre en Irak, la crainte du terrorisme, un président
honni par la communauté internationale, un dollar déprécié et la
multiplication des working poors, les américains ont tout lieu de
vouloir se changer les idées… Alors ils consomment. Que peuvent-ils
(savent-ils ?) faire d’autre ?
[...] La triste vérité est que le système se moque comme de ma
chemise du bonheur des individus : cela fait belle lurette qu’il ne
recherche pas des richesses mais des ressources humaines. Entre ses
mains, l’individu est devenu une matière première, une sorte de
pétrole mais avec des idées. Evidemment, dans ces circonstances, les
idées sont souvent nauséabondes : comment pressurer encore un peu
plus les fournisseurs, comment se passer un peu plus de l’homme,
comment accroître la productivité, rendre les consommateurs captifs,
spéculer ou augmenter la valeur financière de l’entreprise… Le
système s’autorégule avec des hommes et des femmes dévoués et
formatés à ses valeurs, selon le principe de la loi de la jungle.
Certains (les plus forts ou les plus naïfs) y sont heureux. Quant
aux autres…
Le système, plus ou moins inconsciemment (je ne suis pas sûr qu’il
ait une conscience), travaille à maintenir l’individu dans
un état
de stress et de mal-être latent. Evidemment, il avancera le plus
souvent masqué et il ira même jusqu’à organiser des salons sur la
santé et le bien-être à la gloire des industriels. Car cela ne lui
coûte rien de promettre le bonheur et les frustrations qui en
découlent lui rapportent beaucoup. Les promesses n’engagent
finalement que ceux qui dépensent sans trop penser…
Ceci étant dit, une critique systématique de la consommation
serait aussi ridicule que d’abhorrer par principe tous les
capitalistes. La consommation est évidemment nécessaire et, même
au-delà des besoins physiologiques de base ou dans les stratosphères
du superflu, elle pourra fort bien être synonyme de bien-être si
nous la considérons comme telle. Consommer est finalement une
question d’intelligence, de liberté et de sensations où l’homme doit
retrouver ses esprits et sa juste place : il lui faut réapprendre à
consommer pour vivre (et faire vivre) et non pas vivre (ou faire
vivre) pour consommer…[...]
Pour dire les choses plus simplement, nous aurions donc intérêt à
ce que, dans tous les aspects de notre vie, nos émotions
s’équilibrent un peu mieux avec notre raison: un peu plus d’émotions
dans nos choix et activités professionnelles, un peu plus de raison
dans nos loisirs et choix de consommation. Une vie est plus belle
lorsqu’elle est harmonieuse…
Pour vous aider à réguler vos émotions, je vous propose, avant tout
achat d’importance (et non après : ce qui est fait est fait !), de
soumettre votre motivation aux cinq tamis...
Extraits de
l'Autre Choix
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1. Le tamis de la
manipulation…
D’où vient mon idée d’achat : de moi ou d’une publicité que j’ai
vue, lue ou entendue ? Cette publicité est-elle honnête ou exagérée
? Vais-je vraiment changer de vie en achetant ce produit ? Ai-je
obéi à un effet de mode ? S’est-on moqué de moi parce que je n’avais
pas ce produit ? La photo ou la mise en scène de ce produit
correspondent-ils vraiment à la réalité ? Suis-je placé en mode «
achat » par les circonstances : fêtes, anniversaires, soldes ?
L’emballage cache-t-il la forêt ? Ce nouveau produit est-il vraiment
si nouveau que cela ou bien simplement mieux relooké et plus cher ?
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Dessin Jean Philippe Combaz pour
Satoriz
C’est le rôle de la publicité que de transformer le crapaud en
prince charmant : un produit banal devient une innovation
extraordinaire et extrêmement sexy qu’il me faut absolument acquérir
sous peine de passer pour un ringard coincé du portefeuille. [...]
Ah si tous les carrosses se retransformaient à minuit en
citrouilles! Que de surprises dans les placards!
« De nombreux clients se font piéger et n’hésitent pas à payer
deux fois plus cher un simple produit de base uniquement en raison
de son emballage. Au pays de la grande distribution, l’habit
ferait-il le moine ? » s’interroge le magazine Que Choisir
(Florence Humbert, Pas de quoi s’emballer !,
Que Choisir, Février 2005, p. 48)
Bien souvent, les nouveautés n’ont de nouveauté que le nom. «
L’innovation marketing mineure » est en effet la meilleure
technique pour augmenter les prix sans trop mécontenter les
consommateurs: un nouveau packaging, une campagne de pub bien
ficelée et la disparition des anciens produits laisseront peu de
choix aux fidèles clients et en attireront peut-être de nouveaux.
[...]
Les industriels ont, ces dernières années, également multipliés les
occasions d’achat [...] Mais leur plus beau coup fût l’importation de
la fête américaine d’Halloween : s’adresser aux enfants permet
toujours de mieux manipuler les parents. Quel parent accepterait
encore aujourd’hui de passer pour un monstre en ne permettant pas à
ses enfants de se déguiser (en monstres) pour participer à la fête
(des monstres) ? Le pire dans cette affaire? La monstrueuse coutume
du « treat or tricks » : « tu me files des bonbons ou je
te joue un sale tour », qui ne manquera pas d’être prolongée par
les enfants au-delà d’Halloween, pour le plus grand bonheur du
système. Entre monstres…[...]
Extraits de
l'Autre Choix |
2. Le tamis de l’utilité…
Ai-je vraiment besoin de ce produit ? Ne puis-je pas m’en passer
avantageusement ? Que vais-je gagner en achetant ce produit ? Que
vais-je perdre en ne l’achetant pas ? L’achat de ce produit va-t-il
être entièrement et uniquement bénéfique ? |

Dessin Jean Philippe Combaz pour
Satoriz
Problèmes de parking, coût d’entretien, embouteillages, pollutions
diverses, obligation de mettre régulièrement de l’essence, code de
la route, vols, accidents, givre… L’achat d’une voiture entraîne ou
peut entraîner une multitude de contraintes. Il convient de les
analyser. Les Européens prennent leur voiture une fois sur deux pour
des trajets inférieurs à 3 km. Or, il a été calculé qu’en ville,
le
vélo était plus rapide sur des distances de moins de 7 kilomètres.
Avec une moyenne à Paris de 14km/h, la voiture serait en fait l’un
des moyens de locomotion les plus lents… Entre le parking et les
embouteillages, elle restera d’ailleurs 95% du temps à l’arrêt.
Pierre Pradervand nous fait une brillante démonstration de la place
de la voiture dans nos vies dans son ouvrage « Découvrir les
vraies richesses » (Editions Jouvence) Soit une jeune femme
secrétaire en Suisse. Considérons son salaire horaire (€ 16) et le
nombre d’heures qu’elle passe par année au volant (375 heures).
Ajoutons-y le nombre d’heures de travail nécessaires pour payer les
frais de sa voiture (15.000 km par an multipliés par un coût de
€0.48 le kilomètre = € 7200, divisé par €16 = 450 heures !), le
temps de son entretien (25 heures) et celui de la recherche de
parking (100 heures). Nous arrivons à un total de 950 heures, soit
l’équivalent de six mois de travail rien que pour la voiture !
Divisons maintenant le nombre de kilomètres parcourus par ces heures
consacrées à la voiture et nous obtenons le chiffre record de 15.8
km/heure, c'est-à-dire la vitesse moyenne d’un cycliste !
Démonstration est faite : en ville, la voiture est un énorme
gaspillage de temps et d’énergie. Et encore, il ne s’agissait pas
d’un 4x4…
[...]
Si cela s’applique à une icône de la société comme la
voiture, imaginez ce que cela peut donner avec les autres produits.
Trop souvent, la seule utilité d’un objet est de donner l’envie d’en
acquérir un autre… C’est le syndrome du kleenex : prendre, jouir et
jeter ! Ce n’est plus Aaaatchoum ! mais Aaaaachetons ! Mais le
kleenex ne guérit pas plus du rhume que la consommation du mal-être
: il ne s’agit que d’un bref soulagement avant le prochain
éternuement…
Extraits de
l'Autre Choix
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3. Le tamis de l’éthique…
Le produit est-il vertueux ? A-t-il été fabriqué dans de bonnes
conditions d’hygiène, de sécurité et de salaire ? A-t-il été produit
par des enfants ? Respecte-t-il le copyright et la propriété
intellectuelle ? Est-il respectueux des normes de sécurité ? Son but
est-il bon ? Préserve-t-il l’emploi dans mon pays ? Est-il distribué
par une société tournée vers le fric ou les hommes ? |

Dessin Jean Philippe Combaz pour
Satoriz
[...] Sur 210 millions d’enfants de 5 à 14 ans forcés de travailler
dans le monde, plus de 10 millions le sont dans des secteurs
d’exportation contrôlés par des multinationales occidentales.
(source: « Le dossier noir des multinationales », magazine
Capital, Avril 2003)
Selon le Bureau international du travail, 170 000 personnes meurent
tous les ans dans le secteur de l’agriculture, du fait de conditions
de travail dangereuses et notamment de l’utilisation intensive de
pesticides bannis en Occident. Alors, sommes-nous prêts à payer un
peu plus pour des bananes et des produits décents ?
[...] ce qui se passe à l’étranger se passe aussi parfois chez nous,
avec notamment le recours par de grands groupes à des «
sous-traitants négriers ». [...] Pour un abus révélé, combien de
cachés ? Quelles sont vraiment les conditions de travail de tous les
clandestins ? « Disponibles, peu coûteux et dans l’incapacité de
réclamer leurs droits, ils sont des salariés "très avantageux" pour
leurs employeurs » note François Brun, chercheur au Centre
d’étude de l’emploi. (source: Libération, 6 décembre 2004, cité par
Perrine Cherchève, Tout ce que l’on a jamais osé dire sur
l’immigration, Marianne, 15 janvier 2005)
[...] la contrefaçon
représente de 5 à 9% du commerce mondial soit 200 à 300 milliards
d’euros par an ! Il peut être tentant d’acheter pour quelques euros
une copie d’un article qui en vaut plusieurs centaines ou milliers.
Après tout, si cela peut coûter aussi peu cher, pourquoi payer plus
? N’est-ce pas la meilleure manière de se jouer des marques ? Ne
vaut-il pas mieux aider les pays en développement que les
multinationales ? Non.
[...] A priori, vous ne rentrerez pas de vacances avec une courroie
de transmission. Toutefois, les filières de la contrefaçon sont
contrôlées par les mafias et se relient : si vous achetez une
montre, vous supportez indirectement la contrefaçon d’autres
produits qui, eux, seront probablement consommés par la population
locale. Dans les années 1990 au Nigéria, 200 enfants sont décédés
après avoir absorbé un sirop contre la toux auquel avait été mélangé
un solvant industriel… Vous voulez aider les pays pauvres ? Alors
soutenez l’artisanat local en achetant localement des produits
locaux ! Quelle tristesse de toute façon que de rentrer de
l’étranger avec de faux produits occidentaux...
[...] Pour 2005, la grande distribution française annonçait
l’embauche de 26 500 personnes. Ce chiffre, attrayant en apparence,
est toutefois l’arbre qui cache le parking : il répond surtout au
besoin de remplacer les collaborateurs qui partent à la retraite ou
qui démissionnent à cause de conditions de travail difficiles. En
réalité, un emploi créé en grande surface conduit à la disparition
de 3 à 5 emplois ailleurs, généralement dans le petit commerce et
chez les fournisseurs pressurés ou ruinés [...] 30000
stations-service ont été remplacés par 3000
stations-sans-aucun-service en grande surface ! Or, à volume égal,
ces dernières emploient cinq fois moins de personnel… (source:
Christian Jacquiau, Comment les hypers détruisent des milliers
d’emplois, dossier « Le livre noir de la grande distribution
», Marianne, 18 décembre 2004
[...] Selon l’Onusida, 96% des malades n’ont pas accès aux soins,
notamment parce que les fabricants refusent de baisser leurs tarifs
ou d’autoriser des génériques de leurs molécules. (…) « L’industrie
pharmaceutique sera tenue pour responsable du drame africain. En
ayant perdu sur le terrain de la morale la plus élémentaire, elle
pourrait bien y perdre au-delà de tout ce qu’elle peut imaginer sur
les autres plans, y compris financier » annonce Philippe Pignarre à
propos de cette affaire. (source: Le grand secret de l’industrie
pharmaceutique, La Découverte, 2003, p. 121)
Extraits de
l'Autre Choix
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4. Le tamis (bio) de
l’écologisme…
Le produit ou l’utilisation du produit est-il sans danger pour
l’environnement ? Le coût écologique est-il acceptable ? S’agit-il
d’un produit recyclable ? Existe-t-il des produits plus écologiques
? A-t-il été produit dans une logique de qualité ou de rendement ?
Vient-il de ma région et est-il de saison ? Est-il suremballé ? |

Dessin Jean Philippe Combaz pour
Satoriz
Il y a quelques années, un appel au boycott du thon fût lancé aux
Etats-Unis. Quelques dauphins avaient en effet été remontés dans les
filets des pêcheurs. La pêche industrielle tuait des dauphins !
Scandale dans les houses ! Accessoirement, la pêche au thon décimait
aussi les thons : 75% des réserves de poissons sont épuisées
ou en voie de l’être et certains l’estiment même à 90% pour les gros
poissons comme l'espadon, le marlin, la morue ou… le thon.
La canicule de 2002 a entraîné une hausse des ventes de climatiseurs
de 30 à 40%. Formidable pour les fabricants mais c’est oublier que
la climatisation favorise l’émission de gaz à effet de serre et donc
le réchauffement de la planète. Nous hypothéquons notre futur pour
un confort immédiat, alors qu’il existe d’autres solutions plus
naturelles pour passer au travers des vagues de chaleur : une bonne
orientation et isolation des bâtiments, des volets extérieurs,
l’ouverture des fenêtres la nuit voire l’utilisation d’un
ventilateur pour brasser l’air,...
[...]
Du fait notamment de tous les produits vendus en monodoses, les
déchets d’emballage ont augmenté de plus de 500% en cinq ans. En
2003, les français ont ainsi rejeté 24 millions de tonnes dans leurs
poubelles, soit deux fois plus qu’en 1975, plus 10 millions de
tonnes d’objets encombrants. Le moindre geste est bénéfique : si une
personne sur dix réduisait sa consommation d’emballage de 5%, nous
éviterions déjà 50 000 tonnes de déchets par an. Mais rassurons-nous
: les produits non recyclables les plus polluants ne restent
heureusement pas chez nous. 80% des détritus électroniques produits
dans le monde (notamment les vieux ordinateurs) finiraient ainsi en
Chine, où leurs composants toxiques polluent sols et cours d’eau et
contaminent la population vivant à proximité des dépotoirs…
[...] un kilo de fraises acheté en hiver exige 5 litres de carburant
pour son transport pour un produit au rapport qualité-goût
désastreux ! A quand un étiquetage inscrivant, en plus des calories
des aliments, les calories utilisées pour les produire, les
transformer, les conditionner et les transporter ? Cette
énergie «
cachée » correspondrait en effet à environ un cinquième de
toute l’énergie dépensée dans les pays riches. Les produits non bio
requièrent quantité d’engrais minéraux (4 millions de tonnes par an
en France) et de pesticides (100 000 tonnes) que l’on retrouvera
ensuite dans les nappes phréatiques. Les aliments hors saison ou
produits hors sol sont également bien plus énergétivores. Quant à la
viande, il faut sept protéines végétales pour produire une seule
protéine animale et l’élevage du bœuf demande deux fois plus
d’énergie que celui du poulet. [...]
Soyons économes : privilégions les appareils peu consommateurs
d’énergie, remplaçons nos allogènes par des lampes économiques,
équipons nos toilettes d’une chasse d’eau sélective (plus d’un quart
de notre consommation d’eau finit dans les toilettes !), coupons les
fonctions veilles de nos appareil (au moins 2% de la consommation
mondiale d’électricité), remplissons complètement nos machines à
laver [...], redécouvrons le chauffage au pull, préférons les
douches aux bains et les douches froides ou tièdes aux chaudes
(excellentes pour la santé !), faisons nos courses chez le
commerçant du coin avec nos propres sacs, utilisons les dos des
feuilles de papier en brouillon, accolons un autocollant « Pas de
pub, merci ! » sur notre boite aux lettres, prenons notre vélo
pour les courts trajets, etc.
Voir le livre Planète attitude de Gaëlle Bouthier-Guérive
et Thierry Thouvenot, Seuil partique / WWF ou consulter le site
http://www.wwf.fr
Extraits de
l'Autre Choix
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5. Le tamis financier…
Ai-je de quoi me payer ce produit ? Ai-je de quoi utiliser ce
produit ? Cela vaut-il le coup d’avoir autant travaillé pour ce
produit ? Est-il intelligent de m’endetter pour ce produit ? Ma
famille va-t-elle approuver ma dépense pour ce produit ? |

Dessin Jean Philippe Combaz pour
Satoriz
Vous (et non la société) avez envie de ce produit. Il vous sera
utile, n’a pas été fabriqué par un enfant et n’a fait de mal à aucun
dauphin. Son achat peut donc se concevoir. Mais encore faut-il que
vous en ayez les moyens. La question n’est pas anodine puisque nous
pouvons de nos jours presque tout acheter à crédit : « Achetez
maintenant, prenez vos responsabilités plus tard ! ». Le
crédit à la
consommation est une mauvaise stratégie de bien-être : je ne
travaille plus pour mon présent ou mon futur mais pour financer mon
passé ; je traîne jusqu’à aujourd’hui le poids de mes achats
antérieurs…
Pourquoi ce tamis n’est-il pas le premier ? Simplement pour ne pas
donner trop d’importance à l’argent : mieux vaut abandonner un
projet d’achat sur une question éthique que sur une question
bassement financière ! De plus, certaines personnes ont
la chance
(ou la malchance, qui sait ?) de pouvoir presque tout s’offrir et il
convient de leur proposer d’autres critères de sélection. Le réflexe
« j’ai de quoi, donc j’achète » est révélateur d’un conditionnement
de CONSommateur. L’argent est certes fait pour être dépensé mais
encore faut-il, pour se sentir bien, que cela ait du sens !
Extraits de
l'Autre Choix
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Après la consomm'action, place à...
l'Aliment'action!
Et pour davantage
d'interactivité, rendez-vous sur:
Le Blog du Mendiant!
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