Le Mendiant: le petit guide de l'alimentACTION!
Difficile de s'y retrouver entre la nourriture saine et la
malbouffe aux additifs, tant le marketing et la pub s'évertuent à brouiller les pistes. Le
guide de l'aliment'Action du Mendiant!
Benoît Saint Girons
L e M e n d i a n t
e t l e M i l l i a r d a i r e
Le Guide de l'alimentAction
► Alimenter correctement nos cerveaux ► Fruits et légumes
► Le bon ordre alimentaire ► L'indice des industriels
► Foodamentalisme contre additifs ► Le bon sens bio
« Dis moi ce que tu consommes, je te dirais qui tu es » Je te dirais aussi
comment tu te sens… Il est bien évident en effet que ce que nous avalons
déterminera à plus ou moins longue échéance notre qualité de vie. Dans une
stratégie globale de bien-être, la santé devrait globalement primer sur de
trop brefs plaisirs des sens : un bon aliment n’est pas un aliment qui sent
bon mais qui est bon pour l’organisme. Les deux challenges à relever sont
les suivants :
► S’alimenter plus naturellement
► Utiliser des aliments plus naturels
Alimenter correctement nos cerveaux…
Notre estomac est un organe central. Chez les asiatiques et nombre de
thérapeutes, le ventre est le siège des émotions, d’où par exemple les
expressions « la peur au ventre » ou « l’estomac noué ». Pour d’autres, il
s’agit du deuxième cerveau. Pour preuve, l’intestin : ses 300 mètres carrés
contiendraient de 60 à 80% de toutes nos cellules immunitaires et 100
millions de neurones, soit autant que la moelle épinière (le dos, troisième
cerveau).
D’une manière générale, nous mangeons trop : les calories ingérées excèdent
largement nos besoins physiologiques. Réduire sa consommation permettra de
préserver son organisme d’un surcroît de travail et donc, logiquement, de
vivre plus longtemps. « Vous adorez manger ? Moi aussi. Vous voulez savoir
comment manger beaucoup ? Alors écoutez-moi : mangez peu. Ainsi vous vivrez
assez longtemps pour manger beaucoup » conseillait avec humour Anthony
Robbins. (Pouvoir Illimité, Editions Robert Laffont, p. 181-182)
Les dernières études semblent lui donner raison. Avec proportionnellement
trois fois plus de centenaires qu’en France ou aux Etats-Unis, c’est dans
l’île d’Okinawa, au sud du Japon, que l’on vit le plus vieux. Or l’apport
calorique moyen n’est là bas que de 1800 kilocalories (kcal) par jour,
contre 2300 en France et 2500 aux Etats-Unis. Ils avalent pourtant plus de
nourritures que nous ! Cette apparente contradiction tient à la densité
calorique des aliments et au fait que le sentiment de satiété repose moins
sur la teneur en calories que sur la quantité d’aliment servis: les légumes
frits, riz complet et autres soupes miso qui composent le repas traditionnel
d’Okinawa sont plus consistants et riches en fibres que nos hamburgers et
autres pizzas tout en étant moins calorifiques. (Thierry Souccar, Manger
moins pour vivre vieux, Sciences et Avenir, Septembre 2004) Une alimentation
moins riche et mieux équilibrée pourrait nous aider à vivre centenaires…
Extraits de l'Autre Choix
Fruits et légumes…
« An apple a day keeps the doctor away (une pomme par jour et plus besoin de
docteur !) » dit un dicton anglais. Voilà qui est sans doute exagéré : les
nutritionnistes recommandent en fait cinq portions de fruits et légumes par
jour, si possible dans un groupe et une couleur différents:
Crucifères : tous les choux, brocolis, radis, navet, cresson, colza,
moutarde,… Ces aliments sont particulièrement côtés car ils sont riches en
phytonutriments soufrés qui nous aident à lutter contre les molécules
procancérigènes de l’environnement. Le brocoli et la choucroute, du fait de
la fermentation du choux, seraient particulièrement intéressants. (Thierry
Souccar, La vérité sur les légumes anticancer, Sciences et Avenir, Octobre
2003, p. 64)
Légumes verts et jaunes : carottes, haricots, maïs, salade, épinards, etc.
Fruits jaunes et oranges : les agrumes, melon, abricot, brugnon, pêche,
mangue,…
Fruits verts : pommes, poires, kiwi,…
Fruits violets, noirs ou rouges : les baies, les raisins, les cerises, les
prunes mais aussi la tomate, qui n’est pas un légume !
A cela, nous pourrons rajouter quelques fruits oléagineux : noix, noisettes,
amandes, pignons. Afin d’en faciliter l’assimilation et réduire les risques
d’allergies, nous les tremperons quelques heures ou les rincerons avant
consommation. Enfin, n’oublions pas l’ail et les oignons, champions des
phytonutriments avec plus de 50 espèces différentes : une étude a montré que
dans les régions chinoises qui consommaient le plus d’ail (au moins 20 gr
par jour et par personne), le taux de cancer des voies aérodigestives
pouvait être treize fois inférieur que dans d’autres zones du pays. (Denis
Riché, Mangez des pommes !, Sport et Vie, Septembre-Octobre 1997, p. 73. ) A
rajouter aussi si possible à tous nos plats : les herbes aromatiques,
bourrées de vitamines, de sels minéraux et d’oligoéléments!
La préférence devrait aller au bio (ou au moins à l’agriculture raisonnée):
selon une étude de la commission européenne, 53% des fruits, légumes et
céréales consommés en France en 2002 contenaient des résidus de pesticides ;
5,5% dépassaient même la norme légale. En 2005 et selon les limiers de
Bercy, 6,7% des fruits et légumes analysées contenaient des résidus de
pesticides en quantité supérieure aux normes légales. « Les salades, surtout
celles que vous achetez en hiver, sont parmi les aliments les plus traités »
avertit Jean-Louis Gérard de la DGCCRF […] En Picardie, les pommiers sont
traités 27 fois par an en moyenne ! « Les pesticides sont nocifs quel que
soit le niveau d’exposition, car ce n’est pas la dose qui fait le poison
mais sa répétition, même infiniment petite, tout au long de la vie. »
rappelle le cancérologue Dominique Belpomme. (Capital N°185, Février 2007,
p. 68)
Personne n’en est encore mort mais, si l’aliment n’est pas bio, mieux vaut
le laver et l’éplucher correctement. Malheureusement, comme les vitamines se
concentrent davantage en périphérie qu’au cœur des fruits et légumes, le
légume ou fruit épluché perd de son intérêt nutritionnel. Le bio permettra
ainsi de gagner du temps, de l’eau et des nutriments pour un prix à peine
supérieur à des fruits et légumes honteusement traités.
Nous consommerons les fruits et les légumes crus et cuits en proportion
similaire car un excès de fibres (le cru) entraîne des ballonnements. Nous
ferons cuire les tomates afin de bénéficier du puissant effet antioxydant du
lycopène. La cuisson des légumes se fera de préférence à la vapeur. Nous
privilégierons les fruits et légumes de saison et éviterons de les préparer
trop longtemps à l’avance et de les couper en trop petits morceaux, afin de
ne pas exposer trop de surface à la lumière et à l’oxygène (ce qui créée une
oxydation et une perte de vitamines). Les carottes râpées ou salades toutes
prêtes du commerce n’ont donc que peu d’intérêt, même si leur consommation
reste évidemment préférable à d’autres types de préparations.
Riches en fibres, les fruits et légumes facilitent le transit intestinal,
aident à prévenir le cancer, apportent une protection contre les maladies
cardio- et cérébro-vasculaires, tout en favorisant le sentiment de satiété.
Les fruits, légumes et céréales germées ont un autre avantage : ils
contiennent du glucose ou du fructose (qui se transforme facilement en
glucose). Or le glucose est le premier aliment nécessaire au bon
fonctionnement du cerveau ! « An apple a day keeps the psy away » ?
Extraits de l'Autre Choix
Le bon ordre alimentaire…
Un autre problème tient à la manière dont nous mangeons. Les fruits
devraient par exemple être consommées de préférence en dehors des repas (ou
une vingtaine de minutes au minimum avant les repas) et non à la fin de
ceux-ci. En effet, les fruits sont digérés dans l’intestin grêle et celui-ci
se trouve juste après l’estomac. Si l’estomac est encombré d’aliments, les
fruits ne peuvent pas passer et commencent à fermenter… Les pommes, au
caractère neutre, font exception et peuvent être consommés à tout moment.
L’idée que les agrumes accroissent l’acidité du corps est fausse: les acides
organiques des agrumes possèdent au contraire un effet alcalinisant
favorable à l’organisme. « Les agrumes permettent de contrebalancer l’effet
acidifiant de notre régime alimentaire sans puiser dans nos réserves
osseuses » témoigne le nutritionniste Thierry Gibault. (interviewé par
Thierry Souccar, La vérité sur les agrumes, Sciences et Avenir, Octobre
2004, p. 72) Ils seraient ainsi une aide précieuse dans la lutte contre
l’ostéoporose. De même, la vitamine C n’a aucune incidence sur le sommeil et
rien n’empêche donc de consommer des agrumes en soirée.
Il est d’opinion courante que le petit-déjeuner est le repas le plus
essentiel pour l’organisme et qu’il devrait être copieux et couvrir 25% de
nos besoins nutritionnels quotidiens. En réalité, un petit déjeuner ne
devrait être copieux que si l’on a bien digéré son repas de la veille. Cela
suppose de dîner tôt et plutôt léger : le sommeil interrompt une digestion
qui prend entre trois et quatre heures. Si ma digestion n’est pas terminée
le matin, il est inutile d’encrasser à nouveau son organisme. Mangeons
plutôt vitaminés !
« La tartine beurrée et confiturée, accompagnée de café au lait, n’est pas,
et de loin, une panacée en matière de nutrition. Le pain blanc, les graisses
saturées, les sucres rapides, la caféine, l’indigence vitaminique et
minérale, ne constituent pas un exemple à suivre » rappelle Jacques-Pascal
Cusin dans son ouvrage sur les petits-déjeuners. (Les petits déjeuners des
grands de la diététiques, Editions Jouvence, p. 30) Les céréales des
industriels ne sont pas non plus très recommandables. Greenpeace a aussi
révélé que quasiment toutes les marques de biscuits et barres de céréales
contenaient des OGM (Quelle Santé, Janvier 2007)
Pourquoi dès lors ne pas faire d’une pierre deux coups et commencer la
journée par une bonne dose de fruits frais agrémentés, une quinzaine de
minutes plus tard, par quelques noix et noisettes ? En cas de fringale ou de
dépense énergétique programmée, nous pourrons éventuellement compléter le
tout par des céréales complètes (avec éventuellement des fruits secs) dans
un yaourt nature ou du fromage blanc 0% relevé d’un peu de miel. Attention :
les céréales complètes doivent être bio car les pesticides se concentrent
dans l’enveloppe à côté des micro-nutriments.
Enfin, que penser du fast food ? Sans entrer dans les considérations
nutritionnelles, c’est l’idée même du manger-vite qui doit être corrigée :
pour manger correctement et ne pas acidifier inutilement son estomac, il est
nécessaire de prendre le temps de la mastication et de manger dans le calme.
De même, pour apprécier ce que nous mangeons, il conviendrait de prêter
attention à ses sens, ce qui rend à priori la télévision déplacée dans la
salle à manger. Vous voulez vivre vraiment dangereusement ? Alors avalez
régulièrement et goulûment des hamburgers, avec des mains sales, debout tout
en regardant la TV !
Extraits de l'Autre Choix
L’indice des industriels…
Grâce aux produits industriels, vous pouvez aussi vivre dangereusement chez
vous. J’exagère bien sûr : tous les plats préparés ne sont pas mauvais en
soi. En règle générale, les produits industriels et raffinés renfermeront
toutefois moins de nutriments que les produits frais et possèderont un
indice glycémique (IG) plus élevé.
Arrêtons-nous deux minutes sur ce nom barbare. L’indice glycémique est lié à
la mesure du taux de glucose sanguin : un aliment possédant un IG élevé
(supérieur à 70) provoquera une montée rapide du glucose dans le sang (on
parle ainsi de « sucre rapide ») et la production d’insuline dans le
pancréas (le « pic d’insuline ») pour tenter de résorber ce trop plein de
sucre. Si l’insuline réussit son travail, le taux de sucre chutera alors
fortement, avec le risque de se trouver en hypoglycémie et l’envie de manger
à nouveau. Mais à la longue, surtout si la consommation est pauvre en
fibres, le pancréas se fatigue et une résistance à l’insuline se développe.
Le terrain est alors propice au développement du diabète et de la surcharge
pondérale, avec un risque accru de maladies cardio-vasculaires et de cancer.
Les graisses ont été victimes d’une injustice : ce sont les sucres raffinés
les coupables ! Voici, par ordre d’importance décroissante, quelques IG
d’aliments :
Aliments à IG très élevés (plus de 100): glucose, riz précuit instantané,
confiserie, corn-flakes, pommes de terre frites ou en purées, miel,
carottes,…
Aliments à IG élevés (plus de 70) : soda, barre chocolatée, viennoiseries,
baguette, flan, sucre blanc, pizza au fromage, flocons d’avoines,
pâtisseries, riz blanc, pain complet, pommes de terre cuites à l’eau,
muesli, riz complet, bananes, jus d’orange,…
Aliments à IG faibles ou modérés (moins de 70): chocolat noir, pâtes,
fruits, légumes (frais ou secs), pomme de terre vapeur, patate douce, yaourt
nature, lait, fructose, aromates, cacahuètes (non salées),…
Tout n’est évidemment pas à jeter dans les aliments à IG élevés : le miel,
par exemple, peut être très bénéfique à doses raisonnables. Malgré une forte
teneur en glucide, il a une moindre incidence sur la glycémie que les sucres
simples du fait de sa teneur élevée en fructose. De même, il n’y a pas de
problème à se faire plaisir de temps en temps. Ce sont à nouveau les abus
qui sont à corriger. Remarquons aussi, avec l’exemple des pommes de terre,
que le type de cuisson a une incidence importante sur l’IG des aliments,
avec à nouveau une préférence pour la cuisson à la vapeur. La patate douce,
d’une famille différente, fait partie des sucre lents et offre davantage de
nutriments. (Thierry Souccar, La vérité sur la pomme de terre, Sciences et
Avenir, Novembre 2004, p. 82.)
En règle de base, ce que nous consommons devrait être le plus complet, le
moins raffiné et le moins transformé possible. « La bonne cuisine, c’est
quand les choses ont le goût de ce qu’elles sont » disait Curnonsky.
Limitons donc la farine blanche, la levure, le pain blanc, les biscottes et
les viennoiseries au profit du pain complet au levain. Il est de plus en
plus facile de trouver ce type de pain en boulangerie (sinon, direction les
boulangeries bio !) mais la baguette continue de régner en reine. Dans La
vérité sur le pain (Sciences et Avenir, Septembre 2004, p. 82), Thierry
Souccar nous apprend que les nutritionnistes chargées de réhabiliter la
baguette lors d’une opération de promotion en avril 2004 appartenaient au
comité scientifique de l’Association nationale de la meunerie française, une
structure promotionnelle créée par les industriels…
Limitons aussi les céréales de type corn flakes ou riz soufflé, inventions
des industriels, au profit des céréales complètes ou des flocons d’avoine
natures, sans sucre. Limitons le riz blanc au profit du riz complet.
Limitons les sucreries, les confitures et les édulcorants intenses au profit
du chocolat noir de qualité, du miel ou des fruits secs (avec modération).
Limitons les noix ou cacahuètes grillés et salés au profit des noix,
noisettes et amandes au naturel. Limitons les produits « sans ou à teneur
réduite en cholestérol », allégés ou hydrogénés (les graisses « trans »),
qui ont subi des manipulations industrielles, au profit de la bonne graisse.
Limitons les laits ou petits pots pour bébés au profit du lait maternel.
Limitons les boissons au sucre au profit du thé (sans sucre), de l’eau ou
des vrais jus de fruits (mais préférons-y tout de même les fruits au naturel
car les jus sont faibles en fibres ; les jus du commerce, riches en sucre,
devraient être coupé d’eau. En moyenne, les jus de fruits « sans sucre
ajouté » contiennent en effet l’équivalent de 17 morceaux de sucre par litre
(avec des pointes pour le jus de raisin ou de pommes) ! La dilution de ces
boissons a ainsi donné d’excellents résultats dans la lutte contre l’obésité
en Angleterre. (60 millions de consommateurs, Avril 2005)
Limitons les aliments hachés prédigérés (des steaks hachés aux poissons
panés en passant par les Nuggets de poulet) au profit de ceux qui « tiennent
au ventre ». Limitons les jambons de volaille « synthétique » au profit des
jambons de porc secs dégraissés. Limitons les aliments enrichis en vitamines
ou en fibres au profit des produits naturellement riches en vitamines ou en
fibres. Bref, limitons les plats industriels trop salés et aromatisés à
outrance au profit d’une cuisine à base d’ingrédients frais et complets.
Vous n’avez pas le temps de cuisiner ? Alors faites vous une salade, prenez
un fruit ou des fruits secs avec quelques noix. Ce n’est pas la quantité
d’aliment ingéré qui compte mais ce qu’ils apportent comme nutriments à
l’organisme et il ne faut parfois pas grand-chose pour modifier sa qualité
de vie : simplement remplacer un produit par un autre ! « L’important est la
vitalité que nous véhicule l’aliment. Seule la vie nourrit la vie. » résume
Jacques-Pascal Cusin. Être à l’écoute de son corps permettra de le constater
: on a généralement plus d’énergie après quelques tartines de tartare
d’algues qu’après une pizza…
Extraits de l'Autre Choix
"Foodamentalisme" contre additifs…
Les règles de nutrition changent sans arrêt ! Chaque jour donne naissance à
une nouvelle méthode, basée sur des révélations scientifiques plus ou moins
bien extrapolées. Chaque semaine, des règles anciennes sont remises en
cause. Et chaque mois, les magazines féminins proposent le dernier régime
miracle. Difficile de s’y retrouver alors que même les nutritionnistes ne
s’accordent pas sur les détails…
Rappelons que chacun possède son propre métabolisme et que ce qui est vrai
pour l’un ne le sera pas forcément pour l’autre. De plus, les combinaisons
entre les différents aliments et les interactions avec notre organisme sont
loin d’avoir fait l’objet d’études exhaustives : nous ne sommes pas encore
au bout de nos surprises…
« Que ta nourriture soit ton médicament et ton médicament ta nourriture »
recommandait Hippocrate. Certes, mais le plaisir de la table a également son
importance et avaler des pilules n’a vraiment rien de réjouissant. De même
qu’avec la santé, il ne faudrait donc pas tomber dans le « foodamentalisme »
et stresser en face de son assiette.
Même si la viande n’est pas en soi indispensable à l’organisme, nous n’irons
donc pas jusqu’à vous suggérer de devenir végétaliens : cela supposerait de
bonnes connaissances en nutrition de manière à ne pas créer de carences en
protéines, minéraux et vitamines. De même, la grande majorité des aliments
que nous consommons, à défaut d’être bons pour la santé, ne sont
heureusement pas nocifs en soi. Tout est question de dosage : « Tout est
poison, rien n’est poison » disait Paracelse. Le café et le coca-cola
étaient des médicaments à la base ! C’est notre surconsommation qui les rend
dangereux.
Ceci étant rappelé, certains additifs alimentaires sont clairement
déconseillés. Ils sont pourtant couramment utilisés dans l’industrie
agro-alimentaire. Citons, parmi ceux-ci :
► Les arômes artificiels (désignés sur l’étiquette sous le terme « arômes »
sans autres précisions) E. Schlosser : « Les aliments sont tellement
traités, déshydratés, malaxés qu’ils perdent toute saveur. On y ajoute donc
des éléments chimiques. Il y a une usine immense, à Dayton, qui ne fait que
ça : des arômes. On y fabrique le goût de la viande, le goût de la sauce,
des additifs en tout genre. […] Dans un banal milk-shake fraise, on compte
50 produits chimiques. » (livre « Fast Food Nation »)
► Les exhausteurs de goût d’origine synthétique (les codes E 620 à E 625),
suspectés d’être à l’origine de troubles digestifs et neurologiques. Parmi
ces derniers, l’aspartame (E 621) qui, selon le Dr H.J. Roberts est un «
véritable poison ».
► Les colorants : leur classification va de E100 à E181 et, à l’exception de
quelques uns, ils sont tous considérés comme problématique. Les risques vont
de l’hyperactivité aux cancers en passant par les maux d’estomac, l’asthme,
les nausées ou l’urticaire.
► Les conservateurs vont de E200 à E297 et sont aussi quasiment tous à
éviter. Les produits sans conservateurs doivent être consommés plus
rapidement mais garantissent
► Les antioxydants (E300 à E337) sont moins problématiques, à l’exception
des E310 à E321. Ces deux derniers sont très présents dans les soupes,
purées et chewing-gums.
► Le sel est nécessaire à la vie mais à petite dose. Selon l’Académie de
médecine, nos besoins n’excèdent pas 3 g de sel par jour. Or, l’apport moyen
en France serait de 9 à 10 g par jour et 80% proviendrait des plats
cuisinés. Là, le sel aide à compenser la fadeur ou la piètre qualité des
aliments (exhausteur de goût) et à retenir l’eau afin de « gonfler » la
masse du produit.
Pour plus de détails sur les additifs à éviter, on se réfèrera au petit
livre de Corinne Gouget : Additifs alimentaires, qui les passe un par un en
revue avec un code couleur en fonction de la dangerosité. Le livre Toxiques
alimentaires de Marie Langre et Dr Maurice Rabache est également recommandé.
Sans tomber dans la paranoïa, la sagesse culinaire voudrait donc que l’on
apprenne à lire les étiquettes plutôt qu’à s’en remettre aux slogans de la
pub. Vous ne comprenez pas un terme utilisé ? C’est mauvais signe ! Le
principe de précaution suggèrerait de le reposer délicatement en rayon (et
de se laver les mains)
Le bon sens Bio…
Plus sérieusement, on en a vite assez de passer son temps à décrypter les «
petits caractères » pour ensuite reposer les trois-quarts des produits en
rayon. Les produits bons et sains existent en hypermarchés mais les
découvrir s’apparente à une véritable chasse au trésor.
Vous n’avez pas de temps à perdre ? Il peut être alors profitable d’orienter
ses achats vers les magasins bio.
Ca coûte trop cher ? Cette croyance a effectivement la vie dure et c’est
vrai que, produit par produit, il y a une différence de l’ordre de 10 à 20%.
Pourtant, globalement, le consommateur s’y retrouve largement. Voici
pourquoi :
► Comme il y a moins de « tentations » dans les magasins bio, les caddies se
trouvent automatiquement allégés ! Exit notamment toutes les sucreries
(savez-vous que les bonbons gélifiés non bio contiennent de la gélatine
d’origine animale fabriquée à partir d’os et de peaux de bovins ou de porcs
?) et les « gadgets » du marketing qui pèsent lourdement sur le budget.
► Les magasins bio proposent souvent des solutions innovantes et économiques
: remplacer sa lessive « classique » par des noix de lavages permet, par
exemple, d’économiser des centaines d’euros à l’année, tout en préservant
l’environnement. Remplacer ses produits cosmétiques (souvent nocives pour la
peau) par des huiles végétales idem. Se soigner par les huiles essentielles
itou.
► Les magasins bio proposent peu de plats cuisinés, articles parmi les plus
coûteux des grandes surfaces : faire sa cuisine soi-même a toujours été une
manière d’économiser et de redécouvrir le plaisir des vrais aliments… Faire
pousser soi-même ses graines germées permet aussi des économies
substantielles sur le coûts des vitamines et autres suppléments
alimentaires…
► Les magasins bio proposent un assortiment réduit de viandes et de
fromages, ce qui incite à en consommer moins souvent. Economies
substantielles et artères moins encrassées à la clé!
► Comme les produits sont de bien meilleur qualité nutritionnelle, ils
remplissent mieux le ventre et il en faut moins à sentiment de satiété
équivalent. Faites donc l’expérience avec un biscuit du grand commerce et un
biscuit complet bio…
► Les produits bio sont meilleurs pour la santé et il est de notoriété que
celle-ci n’a pas de prix !
► Globalement, le rapport qualité/prix est sans contexte à l’avantage des
magasins bio. En effet, une bonne proportion du coût des grandes marques
sert à payer les frais de marketing et de publicité. Dans le bio, le coût
est essentiellement celui des matières premières !
► Les magasins bio ont une taille plus restreinte : on va à l’essentiel et
on perd moins de temps. Or, le temps, c’est aussi (paraît-il) de l’argent !
► Les magasins bio distribuent souvent des magazines fort intéressants (Biocontact,
Sat’Info) qui aident à mieux consommer et à mieux vivre. Conséquence directe
de cette information de qualité : on se fait ensuite moins souvent arnaquer.
Avouez que cela vaut aussi son pesant de cacahuète…
► Enfin, les magasins bio sont plus respectueux des hommes et de
l’environnement et cela, vous en conviendrez, vaut largement tous les autres
arguments !
Vous pouvez venir plus ou moins progressivement au bio mais c’est en sautant
le pas que vous ferez les vraies économies. La décision est simple à prendre
: il suffit de changer de lieu d’achat ! Quoi de mieux en effet que de
nouveaux rayons pour modifier ses habitudes alimentaires ?
A longueur d’antenne et à longueur de pub, le système essaye d’endormir
notre vigilance en nous berçant d’illusions. Et il a raison car nous serions
redoutables en consomm’Acteurs éclairés ! Voter pour un produit plutôt que
pour un autre, dans un lieu plutôt que dans un autre afin de sanctionner une
pratique ou, au contraire, en favoriser une autre : notre pouvoir d’achat
est un pouvoir de choix !
Choisir le bio (ou les produits du terroir via les marchés ou les AMAP),
c’est dire clairement non à quantité de dérives. C’est faire le choix du
vrai sur l’artificiel, de l’être sur le paraître, du sain sur le nocif, de
la proximité sur le lointain, de l’homme sur la finance. C’est refuser la
norme et la bergerie. Bref, c’est gagner en liberté et en bien-être…
Après l'action, place à la réflexion...
Le programme du Mendiant !
Le Mendiant et le Milliardaire: le conte à rebours du
système!