Série L'Autre Choix / Livre 5
Les sens de la vie
 

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Extraits

 

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PRESENTATION

Les sens de la vie
Le bien-être durable…

Une vie sereine et heureuse sera constituée de milliers de petits bien-être fugaces... qui devront toutefois reposer sur des fondations solides ! Voici peut-être le temps de descendre en soi afin de bien consolider et stabiliser son bien-être, de s’interroger sur les sens de la vie…

 

 

SOMMAIRE   

Introduction

I. Le sens de l’utilité
Un métier bien inspiré…
L’amour de son métier…
S’EXERCER A L’UTILITE…

II. Le sens de la générosité
La libre générosité…
La pratique de la générosité…
La générosité intellectuelle…
Le temps de la générosité…
S’EXERCER A LA GENEROSITE…

III. Le sens de la simplicité
Le sens des priorités

Favoriser le développement… des autres !
S’EXERCER A LA CONSOMM’ACTION 
 
IV. Le sens de l'humour
L’humour comme protection…
L’humour comme lien…
L’humour comme lucidité…
S’EXERCER A L'HUMOUR

V. Les sens de l’amour
La limite des mythes…
S’apprivoiser…
L’expression de l’amour…
Le premier pas…
Accroître sa compassion…
Laver son amour-propre…
Mais ne pas trop le porter…
Et en prendre soin…
S’EXERCER A L’AMOUR…

Conclusion

 

 

 

EXTRAITS   

Introduction     La générosité intellectuelle
Laver son amour propre

 

Introduction

Le bien-être est parfois perçu comme une jouissance superficielle. C’est se tromper de bien-être ou, plus exactement, ne pas saisir toute la portée du bien-être. Car le bien-être ne saurait se limiter aux seules dimensions du plaisir ou de la satisfaction : apprécier ou se réjouir individuellement d’une circonstance agréable. Certes, autant vivre le plus agréablement possible : la condamnation du plaisir ne vaut que vis-à-vis d’un plaisir qui se ferait au détriment des autres ou de sa santé. Mais il faut néanmoins rester prudent car ce type de bien-être plaisir sera trop volatile pour justifier un quelconque attachement : il s’envolera en même temps que la circonstance.

[...]

La vie pourrait être constituée de milliers de petits bien-être fugaces : je rentre chez moi et je me sens bien, je bois un verre d’eau fraîche et je me sens bien, je m’assois et je me sens bien,… J’expliquais dans Les clés du bien-être comment multiplier ces pointillés. Nous allons voir maintenant, non pas comment en faire une ligne droite puisque le bien-être ne saurait être constant sans finir prisonnier et s’affadir, mais comment lui rajouter du poids ou une troisième dimension afin de lui donner un peu plus de constance et de stabilité…

Le bien-être requiert du poids, du caractère et une dynamique : il s’ennuie de la futilité, de la routine et de la vulgarité. Le bien-être est dans la tête mais aussi dans l’action : il se compose et s’enrichit des éléments rencontrés sur le chemin. C’est au contact de la misère, de la maladie et de la mort que le Prince Siddharta Gautama choisit la voie du Bouddha ! Je sors donc joyeux et optimiste, à la rencontre de la vie et de ses naturelles imperfections…

Sortir, mais pour aller où ? Chacun est évidemment libre de sa vie et de ses choix et ce ne sont pas les intersections qui manquent... Dans une optique de bien-être solide, je crois toutefois pouvoir affirmer (et je ne suis pas le seul) que le bien-être apprécie les chemins qui montent vers les autres.

Pourquoi choisir la montée plutôt que la descente ? Après tout, ne considérons-nous pas souvent que les malheureux se trouvent dans une situation inférieure à la nôtre et qu’il convient de se baisser pour les aider, comme nous nous baissons pour donner la piécette ? Mais je n’aime pas me courber (mon dos !) et je ne crois pas que devenir plus petit ou malheureux rende service sur le long terme. Un professeur qui adapterait son enseignement au plus mauvais élève (ou un système qui, par démagogie, promettrait des études supérieures à tous) pénaliserait toute la classe, y compris l’élève en difficulté qui n’aurait plus alors devant lui de vision du progrès et nécessaire effort à accomplir. Niveler par le bas n’a jamais rien créé sinon de la bassesse !

Pourquoi pas alors « descendre vers les autres afin de leur faire la courte échelle » ? C’est effectivement le cas de toutes les personnes qui travaillent au contact des pauvres. Mère Teresa en était la figure emblématique. Il s’agit là d’un comportement admirable : sacrifier son confort pour aider les autres à acquérir plus de confort... Mourir sur la croix pour sauver l’humanité… Se dévouer dans les tâches ingrates pour éviter aux autres d’avoir à les faire… Le masochisme serait-il le lot commun des Saints et des Martyrs ? Non car, comme nous le verrons, tout ce qui est tourné vers l’autre revient vers soi en proportion. Plus je fais le bien et plus je me sens bien !

[...]

Gardons donc à l’esprit la règle naturelle suivante : même s’il convient de garder les pieds sur terre, nous nous élevons généralement en aidant les autres. L’idée du chemin qui monte prend alors du sens… d’autant qu’il convient aussi de s’élever à la hauteur des problèmes et des sentiments des malheureux. Ce n’est pas rien que d’être en peine !

« Nul ne s’est jamais perdu dans le droit chemin » déclarait Goethe. Plutôt que de pente, pourquoi ne pas en effet parler de rectitude ? Simplement parce que rares sont ceux qui disposent d’une règle pour tracer une ligne et que les détours et les tournants seront nécessairement légions. La droite n’est pas une figure géométrique de la nature, qui lui préfère la courbe des vagues et la flexibilité du roseau. La droite serait plutôt emblématique de la civilisation et des artifices humains : les bâtiments, les poteaux, les autoroutes ou les canons des fusils…

[...]

Mais qu’importe finalement la forme ou la figure ! Plutôt que de direction ou de chemin, ne vaudrait-il pas mieux parler de sens : dans quel sens notre vie tourne-t-elle ? Cela serait en effet plus adapté à la règle naturelle de la nature ou du karma : « Lorsque nous cherchons à être meilleur que nous ne le sommes, tout devient meilleur aussi autour de nous […] La terre sur laquelle nous vivons sera meilleure ou sera pire selon que nous serons meilleurs ou pires » écrit Paulo Coelho dans l'Alchimiste.

[...]

Voilà, les gros mots sont lâchés ! Il n’était pas possible de retarder plus longtemps l’évidence. Que cela nous plaise ou non, la notion de bien figure belle et bien dans le bien-être : se sentir bien, c’est aussi se sentir bon ! C’est une simple question de logique, d’amour propre et d’hygiène. Mais rassurez-vous : je n’ai pas la prétention de placer ici une morale et je laisserai le mal à sa place. Je n’ai pas non plus l’ambition de transformer cet ouvrage en un traité de vertus : des philosophes l’ont fait mieux que moi et ce n’est de toute façon pas le sujet.

Dans l’analyse du bien-être qui est la nôtre, je me bornerai donc simplement à suggérer les trois sens qui me paraissent les plus aptes à le renforcer et à le faire durer. Il s’agit de quatre bon sens pleins de bon sens : le sens de l’utilité, le sens de la générosité, le sens de l'humour et le sens de l’amour…

 

 

 

La générosité intellectuelle  

Comment faut-il donner ? Par chèque, carte bleue, virement bancaire… ? Il ne s’agit pas de cela mais de ce dont parle Corneille lorsqu’il écrit « La façon de donner vaut mieux que ce qu’on donne ». Donner une pièce furtivement pour se donner bonne conscience ne vaut en effet pas grand-chose : quelques centimes d’euros tout au plus. Ajoutez à votre pièce un sourire ou une phrase d’encouragement et votre geste n’a plus de prix… Certains mendiants souhaitent peut-être financer leurs vices mais la plupart préfèreront enrichir leur vie. « Si tu as de nombreuses richesses, donne de ton bien; si tu possède peu, donne de ton coeur » dit un Proverbe berbère. Nuançons cette sagesse : le riche aurait tout intérêt à ne pas oublier son cœur non plus ! Il est facile à trouver : juste en dessous du portefeuille…

Cette réflexion inscrit la générosité dans une perspective plus large : celle de notre comportement à l’égard des autres. Si je suis tourné vers l’autre, il va de soi que je le serai avec de bonnes intentions. L’amabilité, la politesse et la bienveillance sont les premières manifestations de la générosité. Le sourire est le plus beau don de soi mais il ne s’envoie pas par la poste ou par email : nous le portons sur nous et il nous accompagne au quotidien.

Faire plaisir. Le philosophe Alain considérait cette règle comme un « art de vivre », à partir du moment où nous n’y mettons ni mensonge, ni bassesse. Démarrer sa journée en se demandant à qui l’on va bien pouvoir faire plaisir est un formidable stimulant mental. Il y a quantité de choses à faire, des petites choses, sans importance en soi sinon le plaisir que nous donnons à l’autre et qui rejaillit vers nous : téléphoner à quelqu’un pour lui dire que nous pensons à lui, découper un article dans le journal, souhaiter les fêtes, demander des nouvelles de la famille, complimenter, rendre service, remercier chaleureusement,… Il n’est sans doute pas possible de devenir ami de tout le monde mais il serait sage, par précaution, de traiter tout le monde comme un ami.

La générosité intérieure se traduira aussi par une communication faite de modestie, d’écoute et d’acceptation de l’autre. Il y a quelques années, j’étais attablé à un repas de mariage. La discussion dévie sur la Chine (quelle discussion ne dévie pas sur la Chine de nos jours...) L’une des convives se lance avec enthousiasme dans les clichés d’usage. Après l’avoir écouté parler, je démonte point par point ses différentes affirmations et ajoute, triomphal, « vous savez, j’ai passé six ans en Asie et je parle chinois alors je connais un peu ce sujet ! » Sourires gênés des autres convives. Evidemment, cette personne ne m’adressa plus la parole de la soirée. Pouvait-on l’en blâmer ? Elle ne m’avait rien demandé et me voilà que je la faisais passer aux yeux de tous pour une imbécile ! Et qui plus est dans une soirée où je n’étais qu’un invité !

Dans le film Ridicule de Patrice Leconte, les nobles passent leur temps à essayer de faire de l’esprit au détriment des autres. Il s’agit d’un jeu cruel mais qui a ses règles : le noble choisit d’y participer ou quitte la cour. Dans un débat politique, l’objectif est également de décrédibiliser les arguments de l’autre candidat. Là encore, ce sont les circonstances qui appellent la contradiction. Mais dans une soirée face à des inconnus, l’enjeu est tout autre : il ne s’agit pas de briller ou de vaincre mais d’être courtois et aimable. Si quelqu’un vous demande votre avis, donnez le comme étant votre avis. Sinon, restez à votre place et profitez en pour devenir anthropologue…

[...]

« La culture est comparable à de la confiture. Plus on en a, moins on l’étale » Savourez donc votre confiture et ne la recrachez pas à la figure d’autrui. Rappelez-vous que la confiture, si agréable en bouche, est bien poisseuse lorsque renversée. Soyez donc magnanime et généreux : laissez les autres déguster leurs propres confitures et ne leur donnez de la votre que s’ils sont en manque. De nombreuses personnes n’ont en effet pas accès à des confitures de qualité. Certains n’ont pas les moyens de s’en offrir. D’autres n’aiment, par facilité, qu’une variété de confiture… Il arrive même parfois que l’on croie ne pas aimer la confiture...

 

 

 

Laver son amour propre  

Malgré son absence du dictionnaire (en tout cas du mien ), il existe un autre sens à l’amour : l’amour propre. Cette notion a justement tendance à briller par son absence: nous passons notre temps à nous dénigrer, à faire des fixations sur nos petits défauts, à développer des complexes, à envier ce que nous ne sommes pas, à nous traiter d’incapable, à tourner en rond dans notre cage mentale… Bref, à ne pas nous aimer. Cet amour sale est peut être rentable pour les lessiviers mais il se révèle désastreux pour notre bien-être !

Il faut dire que l’amour propre n’a pas vraiment bonne réputation : nous l’associons à une forme d’égoïsme, d’égotisme ou d’égocentrisme. Nous semblons partir du principe que l’amour n’est une substance disponible qu’en quantité limitée. Ressource rare, l’amour pour soi serait en quelque sorte un amour confisqué aux autres, une sorte de masturbation honteuse, comme dans cette BD pornographique de Martin Veyron : « L’amour propre ne le reste jamais longtemps ».

Résultat ? Nous attendons de l’autre qu’il nous serve et nous remette la part d’amour que nous n’avons pas osé prendre : nous plaçons tous nos espoirs dans la relation sans réaliser que nous chargeons alors trop la barque pour la rendre navigable. Car s’il est normal d’attendre du soutien et de l’amour de son conjoint, l’amour propre est, comme son nom l’indique, une démarche intérieure et personnelle !

Les complexes comme le manque d’amour propre proviennent essentiellement du fossé qui sépare le rêve ou la croyance de la réalité : la différence entre ce que je voudrais être ou pense devoir être et ce que je suis ! Vous voudriez être parfait ? Mais comment est-ce possible puisque vos défauts sont des dons de la nature ? Vous voudriez être plus, à l’instar de ces gourous ou de ces vedettes ? Comprenez qu’ils ne sont pas plus mais autres, dans une catégorie qui n’est pas forcément la votre ! Le manque d’amour propre s’épanouit aussi sur cette dangereuse habitude de ne pas arriver à se pardonner ou à oublier les erreurs du passé : une compassion orientée vers soi permettra alors, telle une compresse, de cicatriser ses culpabilités.

[...]

Evidemment, à trop s’aimer, il y a un risque de ne plus aimer que soi. C’est avec respect, humilité et compassion qu’il convient de s’aimer : cela permettra d’aimer autrui de la même manière. S’aimer comme un étranger, c’est s’aimer avec simplicité, de l’extérieur, sans la pression de l’ego. Avoir une trop haute estime de soi ne sera en effet plus de l’amour mais de la vanité et ce trait de caractère se fera nécessairement au détriment de l’estime accordée aux autres et à l’encontre de son propre développement.

Bo Lozoff signale cette tare du « je-me-moi » (« j’aime moi »), encouragée par notre système éducatif et la permissivité de certains parents: « On enseigne aux enfants à avoir une haute opinion d’eux-mêmes, quelle que soit leur attitude envers les autres. C’est le chaos total. […] L’idée de départ, raisonnable en soi – « Mon chéri, tu peux toujours garder la tête haute même si tu n’excelles pas en tout », avait très mal tourné : « Mes enfants, vous devez toujours être fiers de vous, que vous vous efforciez ou non de réussir, que vous fassiez ou non de votre mieux, que vous agissiez avec égoïsme ou non. Rien de cela n’est important. Ce qui compte, c’est que vous soyez fiers de vous. » (1)

Refuser toute critique ou remise en cause, ce n’est pas préserver son amour propre mais renoncer à toute expression d’un amour sain. Car aimer, ce n’est pas aimer uniquement ce qui est parfait – ou ce que nous croyons être parfait – mais également ce qui est faible, ce qui se trompe, ce qui est en devenir. Le meilleur exemple n’est-il pas l’amour de Dieu envers les hommes ?

L’amour propre, ce n’est pas un amour de conte de fées, resplendissant car immaculé, mais un amour propre à soi, tolérant vis-à-vis de la saleté et bienveillant vis-à-vis des faiblesses. C’est avec le regard d’une mère pour son enfant qu’il convient de s’aimer, ou avec celui d’un humoriste : « Ma sœur, prenez-vous avec humour et sachez rire de vous-même ! » recommandait ainsi un professeur à Sœur Emmanuelle. (2)

[...]

 

(1) Bo Lozoff, La vie vaut la peine d’être vécue, Editeur le Jour, p. 119-120.
(2) Sœur Emmanuelle, Vivre, à quoi ça sert, Flammarion, p.33
 

 

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